Gainsbourg (vie heroïque)

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Pin on PinterestEmail this to someone

 

Ange provocateur

 

Chaque fois que nous pensons à quelqu’un de séduisant, immédiatement vient à l’esprit l’image de la beauté. Mais que se passerait-il si ce séducteur avait d’énormes oreilles comme un taxi à portes ouvertes, un nez a faire l’envie d’un toucan, qui fumait comme une cheminée et buvait sans limites ? Cet homme existait et a eu à ses côtés certaines des femmes les plus belles et les plus désirées du monde, Il a été brillamment dépeinte dans le film « Gainsbourg (vie héroïque) » (FRA, 2010), par le réalisateur français Joann Sfar.

Serge Gainsbourg – en fait, Lucien Ginzburg – est né à Paris, fils de Juifs russes qui avaient émigré en France pour fuir la Révolution de 1917. Son père était un grand pianiste classique, dont Serge a hérité du talent musical. Ses autres talents, de chanteur, compositeur, acteur, metteur en scène, poète, et surtout l’immense audace, on ne sait pas de qui il a hérité, mais ont été la marque qui a duré jusqu’à sa mort.

Tout dans sa vie était superlatif : sa propre laideur, son immense talent, la passion sans bornes pour le tabagisme, l’alcool, la drogue et le sexe, pas nécessairement dans cet ordre, et beaucoup, beaucoup de femmes, toutes toujours très belles.

Le passage de Lucien Ginzburg à Serge Gainsbourg a eu lieu à la fin des années 1950. Débuts en vinyle en 1958 avec « Du chant à la une ! ». Sa carrière s’est effondrée en 1966 au milieu de la fièvre des Ye Ye Girls, quand elle a commencé composer et à gérer la carrière de la jeune chanteuse France Gall.

En 1968, il a eu une liaison avec la célèbre actrice Brigitte Bardot, avec laquelle il a enregistré des chansons mémorables. Brigitte, à cette époque était mariée et était déjà considérée par beaucoup comme la plus belle femme du monde. Ensemble, ils ont composé de nombreuses chansons à succès, telles que « Bonnie & Clyde », qui apparaît dans le film.

Gainsbourg composa une chanson audacieuse et étrange, « Je t’aime moi non plus », pensant d’abord à Brigitte. La chanson était un dialogue passionné entre deux amants, avec une belle musique en arrière-plan, et qui suggérait une relation sexuelle.  Même si elle était considérée comme l’une des actrices les plus audacieuses du cinéma mondial, Brigitte a refusé de l’enregistrer.

La même année, Serge rencontre la belle et jeune actrice anglaise Jane Birkin, lors du tournage de « Slogan » (FRA, 1969).  Jane était une étoile montante et avait provoqué un tollé en apparaissant nue dans « Blow Up » (UK, 1966) de Michelangelo Antonioni.  Aussi audacieuse que Gainsbourg, Jane a enregistré en duo avec Serge la chanson orgasmique « Je t’aime moi non plus » – qui a provoqué une immense répercussion dans le monde entier, étant même interdite au Brésil, au Portugal, en Espagne et au Royaume-Uni, entre autres pays.

Les deux ont pris la relation et ont encore commis de nombreuses audaces ensemble, y compris des photos, de la musique, des vêtements, des films, de la nudité, des déclarations polémiques et, surtout, une vie a deux très controversée. Ensemble, ils ont également eu deux filles, l’aînée étant la talentueuse actrice et chanteuse Charlotte Gainsbourg.

Gainsbourg a réalisé cinq films, dont « Je t’aime moi non plus » (FRA, 1976) avec Jane Birkin, avec un scénario audacieux sur une jeune femme qui entretient une relation avec un homme bisexuel.

Le film de Joan Sfar n’apporte pas un récit conventionnel, et bien qu’il suive la vie de Gainsbourg avec une grande fidélité, il apporte une vision onirique à travers un personnage qui apparaît comme l’alterego du musicien, une immense poupée, avec d’énormes nez et mains.

Le casting dépeint avec une grande fidélité les vrais personnages, en particulier Gainsbourg lui-même, vécu à l’écran par Eric Elmosnino. Laetitia Casta et Lucy Gordon jouent Brigitte Bardot et Jane Birkin. Lucy Gordon est décédée alors que le film était en post-production, le film lui étant dédié.

En plus d’explorer la vie de l’excentrique artiste, le film donne aux nouvelles générations l’occasion de connaître un peu l’atmosphère des années 1970, où la rébellion de la jeunesse a confronté le conservatisme politique et social, exprimé dans un grand nombre de dictatures de gauche et de droite, mais surtout par la qualité de la musique, qui n’a pas parallèle aujourd’hui.

La figure controversée et audacieuse de Gainsbourg a déjà fait l’objet d’autres films, mais ce fut le premier à avoir le soutien de la famille. « Gainsbourg (vie heroïque) » est disponible sur la plateforme Globoplay.

 

Share on FacebookTweet about this on TwitterShare on Google+Pin on PinterestEmail this to someone