Coluna Claquete – Le Frévier, 2017 – Film de la semaine: « Tanna »
Coluna Claquete – Le 13 Février, 2017
Newton Ramalho
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Film de la semaine: « Tanna »
Si quelqu’un demande pour ce qu’il est l’Oscar, nous pouvons dire que, au moins dans la catégorie du meilleur film étranger, il nous permet d’avoir accès à des productions qui ne serait guère atteindre le circuit commercial. Bien sûr, quand ils ne sont pas boycottées par les gouvernements eux-mêmes, comme ce fut le cas de notre « Aquarius ». Mais si nous ne sommes pas représentés dans la compétition, il vaut la peine de vérifier les autres, et trouver quelques perles rares, comme est le cas de « Tanna », le représentant de l’Australie et de Vanuatu.
Le film n’a rien à voir avec l’Australie, où les habitants originaux ont été massacrés ou marginalisés par les colonisateurs britanniques. Pour être honnête, j’ai du chercher vers l’internet pour savoir où l’histoire est arrivé, et j’ai constaté que Vanuatu est une ancienne colonie franco-britannique, avec peu de temps comme un pays indépendant.
Le pays est un archipel du Pacifique Sud et Tanna est l’une des 83 îles qui le composent.Bien que ce soit l’une des îles les plus peuplées, avec vingt mille, Tanna a une superficie un peu plus grande que la ville de Québec, avec 550 km².
Bien que ces données géographiques semblent avoir peu de connexion avec le film, ils montrent un endroit où la civilisation moderne n’a pu pas détruire les coutumes locales, où vivent les gens qui suivent leurs traditions et croyances existantes depuis des temps immémoriaux.
Il est dans cet environnement unique qui vit Wawa (Wawa Marie) une jeune femme qui termine la transition entre l’adolescence et la maturité, une situation qui est célébrée par toute la tribu, mais avec les charges habituelles.
Wawa aime son peuple et sa famille, et en particulier sa bratty petite soeur Selin (Marceline qui semble jamais rester en place.Mais Wawa a aussi un sentiment tout particulier par Dain (Mungau Dain), le petit-fils du chef de la tribu, et qui était son ami depuis l’enfance.
Les Yakel, le peuple de Wawa, avaient une grande vénération pour Yahul, un volcan actif facilement accessible, qui représentait pour eux la divinité qui leur apportait la sagesse. Lorsque Selin et son grand-père faisaient une visite au volcan, ils sont attaqués par deux guerriers Imedin, l’une des tribus de l’île.
L’agression apporte beaucoup de colère et de désir de vengeance aux Yakel, mais le chef de la tribu reçoit un message divin à travers d’une chanson qui dit que la vengeance ne mène à nulle part, sauf la destruction.L’affaire est portée devant le conseil de toutes les tribus, et un accord est scellé, où le jeune Wawa sera offerte en mariage à renforcer les liens avec les Imedin.
Le problème est que ni Wawa ni Dain acceptent ce sort et décident de s’enfuir pour vivre leur amour. Mais le monde de Tanna est petit, et il ne semble pas avoir de place pour amants innocents.Tout indique qu’il n’y aura pas d’autre destin qu’une tragédie.
On pourrait être tenté de penser à ce histoire comme une copie autochtone de Tristan et Isolde ou Roméo et Juliette. Mais le fait a été réel et a eu lieu en 1987. Il a déclenché un changement dans les traditions des tribus, chose impensable jusque-là.
Le film est surprenant à bien des égards, en particulier dans la performance des acteurs, la plupart des insulaires réels sans connaissance scénique, mais qui apportent réalisme et de charme pour les scènes.
La photographie est fantastique, et explore d’une façon exquise les belles et étranges paysages de l’île, y compris le volcan, la forêt, les plaines désertiques et la côte luxuriante.
Le film est parlé dans le bislama, le dialecte de l’île, qui n’empêche pas d’explorer les beaux dialogues riches d’humour et d’enseignements sur l’art de vivre ensemble.
« Tanna » est un film très intéressant avec beaucoup de couches à la compréhension et à la discussion, et il montre comment la condition humaine est riche et variée, même dans ce monde troublemant globalisé.
Titre original: « Tanna »